Fatal Fury 2
 
 

 
     

Grand rival de Street Fighter II' Turbo, Fatal Fury 2 n'a en ce début d'année 1994 eu droit qu'à une seule adaptation. Seuls les possesseurs de Super Famicom ont pu s'essayer à ce jeu, ce portage ayant perdu au passage beaucoup de sa superbe. Une vision certes sympathique mais un peu trop aseptisée pour recréer les sensations qu'on a la chance de trouver sur Neo·Geo. Après tout, vu l'écart de puissance entre une Super Famicom et une Neo·Geo, c'est normal. Alors quand on sait que cette fois, c'est une petite 8-bit qui va s'y coller, on ne peut qu'être sceptique.
Hudson tente donc sa chance le 12 mars 1994 avec Garô Densetsu 2, le jeu n'étant prévu qu'en version japonaise. Il est au format CD et nécessite une extension de mémoire qui elle, est au format HuCard. Ainsi la console a droit à 2 Mo de mémoire supplémentaire, ce qui permet de charger bien plus de données pour chaque phase de jeu. L'Arcade Card existe en deux versions, selon qu'on possède une console simple ou une Duo.

Après un court chargement, le jeu se lance et on découvre non sans plaisir la même intro que sur Neo·Geo. Bon, elle n'est pas en anglais (le "Again, Legendary men return..." reste mythique) mais la première impression est déjà bien meilleure que ce qu'on avait eu sur Super Famicom avec juste un écran-titre.


On appuie alors sur Start... Pardon, on appuie alors sur Run pour découvrir un menu quasiment identique à celui de la Neo·Geo. Il y a toujours 4 niveaux de difficulté, la seule différence étant que le niveau MVS devient Arcade. Quant au menu Config, il s'agit de paramétrer la manette, qui peut être la même que celle sortie pour Street Fighter II', celle à 6 boutons.

Une fois qu'on lance une partie, c'est le deuxième choc. Si la Super Famicom offrait un écran de sélection des personnages certes sympathique, mais très simplifié, la PC Engine propose une version, là encore, extrêmement proche de l'écran original. Avouez que les personnages entièrement dessinés ont davantage de classe que des pauvres cases bien plus classiques.

Neo·Geo
PC Engine
Super Famicom

On débute la partie exactement comme sur Neo·Geo, c'est-à-dire en choisissant son adversaire parmi les 8 personnages de base. Pour jouer à deux, il n'y a pas de vrai mode Versus. Il faut appuyer sur Run avec la deuxième manette et le gagnant du duel gardera son personnage. On aurait pu espérer un mode Versus calqué sur celui de la Super Famicom (changement de personnage, choix du décor et activation ou non d'un handicap), ce n'est pas la place qui manque sur CD.

Les lieux à visiter sont exactement les mêmes, se situant tout autour du monde. Venise, le mont Rushmore, Uluru, Séoul, le dépaysement est garanti. Dépaysement garanti, avec le bonus d'une grande fidélité à la version originale.

Terry Bogard - U.S.A.
Andy Bogard - Italy
Joe Higashi - Thailand
Big Bear - Australia
Jubei Yamada - Japan
Cheng Sinzan - Hong Kong
Kim Kaphwan - Korea
Mai Shiranui - Japan

En effet, non seulement tous les stages répondent logiquement présents à l'appel, mais aussi la plupart de leurs détails. La fontaine à Séoul, la gare devant le mont Rushmore et le pont du Rialto sont autant d'éléments totalement absents sur Super Famicom. Ici, le possesseur de PC Engine CD ROM² sera choyé avec un jeu proposant un visuel plus que jamais très proche de son modèle. Bien entendu, on pourra encore trouver des petites choses qui rendent la version Neo·Geo unique (comme les barres de santé, ici sur fond noir), mais l'effort est là.
Concernant les personnages, ils sont un peu moins détaillés que sur Neo·Geo, mais rien de catastrophique. Ils restent extrêmement proches de leurs homologues originaux.

PC Engine
Neo·Geo

Une fois ce Fatal Fury 2 "PC Enginisé" en mouvement, il n'y a pas grand chose à redire. Toutes les postures présentes dans la version originale ont l'air d'être présentes. Par exemple, quand un personnage avance et quand il recule, c'est la même animation sur Super Famicom, par souci évident d'économie de mémoire. Sur PC Engine, ce ne sera pas le cas.
Même si la PC Engine n'a pas les effets de zoom d'une Super Famicom ou d'une Neo·Geo, ici les personnages sont plus petits quand ils sont au second plan. Ils ont été très probablement redessinés. Peu importe s'il s'agit d'un effet géré par la machine ou si c'est une astuce de programmeur, le résultat est là.

Quant au son, il exploite très bien le CD. Toutes les musiques y sont, et bénéficient au passage de sympathiques reprises instrumentales. Sur ce coup, on s'éloigne de la version orginale mais au moins, le CD est exploité. Les bruitages et digitalisations vocales sont de bonne qualité et, surtout, bien plus nombreux qur sur la console de Nintendo.

Les chargements sont dissimulés juste après que le globe terrestre tourne, en intro de chaque combat. Ils restent perceptibles mais sont tout à fait supportables... surtout qu'on ne patiente pas pour rien.

Manette en main, Fatal Fury 2 ne se montrera pas des plus agréables. Oh, on peut toujours changer de plan, marcher accroupi ou faire un backdash. Là n'est pas le problème. Il sera toujours possible, quand la barre de santé est dans le rouge, de faire des Desperation Moves, et c'est très bien. Non, le souci est l'absence d'enchaînements, défaut déjà présent dans le Fatal Fury 2 original. Pourquoi ne pas avoir directement adapté Fatal Fury Special, plus abouti ? Peut-être (et sans doute) pour laisser quelques mois de plus d'exclusivité à la Neo·Geo.
Il n'empêche qu'en termes de fidélité pure, ce Fatal Fury 2 se joue quasiment comme son modèle, ce qui est déjà très bien.

 
Bilan
 
 

Cette tentative d'adapter un jeu Neo·Geo sur la "petite" PC Engine est sans aucun doute une franche réussite. L'adaptation de Fatal Fury 2 est ici impressionnante à tout point de vue. Certes, on n'atteint pas la fidélité dite Arcade Perfect. Cela étant, vu l'écart de puissance théorique entre les deux machines, c'était totalement impossible. Si on considère que le contrat était de s'approcher au plus près de la version originale, alors il est largement rempli, balayant l'adaptation Super Famicom sans ménagement au passage.
Sur son support, grandement aidé par le CD et l'Arcade Card, Garô Densetsu 2 se positionne sans souci en rival direct et plus que sérieux de Street Fighter II'. En tant que portage d'un jeu Neo·Geo, il force le respect.

- Décors très détaillés
- Musiques instrumentales
- Réglage de la manette

- Très pauvre en ajouts habituellement rencontrés sur consoles grand public
- Dommage de ne pas avoir eu directement Fatal Fury Special

Tarma

 
     

   




 

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