Sengoku Anthology
 
 


 
     

Dire que Sengoku est sans nul doute la série de beat them up la plus réussie de SNK est bien difficile à contredire, et pour cause. En effet, il s'agit de la seule du genre sur Neo·Geo, les autres jeux s'étant limités à un seul épisode. Concernant les Sengoku, il y en a eu tout de même trois ainsi que quelques adaptations du premier opus, de 1991 à 2001, ce qui n'est pas rien. Puisant son inspiration dans les mythes et légendes du Japon, Sengoku a réussi, sinon à imposer SNK en upleader du beat them , à se faire un nom et une place dans les salles de jeux. Les tests complets des trois jeux originaux sont consultables en cliquant sur les logos ci-dessous.

Faire une série de beat them up, c'est bien, mais honnêtement, les cotes des épisodes 2 (et surtout) 3 ne donnent pas très envie de s'y mettre, si on n'est pas collectionneur dans l'âme. Il y a bien eu des adaptations du premier épisode sur Super Famicom et Mega-CD ainsi que des versions plus abordables de Sengoku et Sengoku 2 sur Neo·Geo CD. En revanche, pour découvrir intégralement la série à petit prix, à part l'émulation, c'est le parcours du combattant. Cela est d'autant plus dommage que Sengoku 3 demeure un jeu Neo·Geo. DHM Interactive, une entreprise française (!), vient combler ce manque en proposant une compilation sur PlayStation 2 et sur PC.

Première bonne surprise, le jeu est affichable en 50 ou en 60 Hz. Cet écran est d'ailleurs le même que son équivalent dans The King of Fighters '98: Ultimate Match.
Quant à l'écran d'accueil, il se montre assez sommaire : les trois jeux, des options et quelques "extras" à découvrir, rien de plus.

Sengoku :

Le premier épisode sort en février 1991, à une époque où la Neo·Geo a encore tout à prouver. Premier beat them up signé SNK sur ce support, Sengoku s'illustre par son ambiance mystique mêlant futur proche apocalyptique et époque Sengoku. On passe d'une dimension à l'autre en combattant toujours plus d'ennemis issus du folklore japonais, le tout soutenu par une bande-son de premier ordre. Ajoutons à cela la possibilité de se transformer en un esprit (samouraï, chien ninja ou ninja) et nous obtenons les ingrédients pour un très bon jeu.
Cette excellente idée est malheureusement desservie par des graphismes aux couleurs douteuses et une jouabilité trop raide. Cette dernière a d'ailleurs affreusement vieilli, aussi ce premier épisode plaira surtout aux joueurs qui l'ont connu à sa sortie et qui sont prêts à se replonger dans le contexte d'alors. Comme sur AES et contrairement à la Neo·Geo CD, il n'est pas possible de régler le niveau de difficulté.

Sengoku 2 :

Il faut attendre deux ans pour que SNK offre une suite à Sengoku. Et quelle suite. Les graphismes sont d'un tout autre calibre avec des couleurs chaleureuses et parfaitement accordées pour un résultat très convaincant. Plus souple, le jeu permet encore plus de mouvements tout en autorisant toujours les transformations, à ceci près que le samouraï fait place au charismatique tengu. L'ambiance reste dans l'excellente continuité du premier opus (avec passage d'un monde à l'autre) et la bande-son n'y est pas étrangère, loin de là.
Plus souple, plus jouable, mais sans être la référence dans ce domaine en son temps ; il est alors juste d'un bon niveau. Ce qui fait que Sengoku 2 a pas mal vieilli sur ces aspects, au point qu'un joueur ne l'ayant pas connu à l'époque de sa sortie lui préfèrera sans doute du Capcom, à la jouabilité bien plus accessible. Cela, sans compter la durée de vie, assez limitée à cause des quatre niveaux. Sengoku 2 constitue donc un bon beat them up qui accuse le poids des années. Un poids dont n'auront que faire les joueurs de la première heure, appréciant le travail fourni alors par SNK.

Sengoku 3 :

Cette fois, c'est une éternité qu'il faut patienter pour avoir droit à un troisième épisode. Sengoku 3 ne sort qu'en 2001, au moment où Aruze est en train de liquider SNK. Noise Factory, développeur chargé du projet, fait table rase du passé. Cela en est fini de l'ère Sengoku, des voyages interdimensionnels et des transfomations. À la place on a un beat them up exemplaire d'ergonomie, regorgeant d'enchaînements. Avec ses six personnages (deux sont à débloquer) et autant de niveaux, il se montre plutôt généreux. Sengoku 3 l'est moins dans son visuel. Hormis les héros, superbement dessinés et animés, c'est plutôt sommaire.
Avec sa conception lorgnant sans équivoque vers le fighting game, Sengoku 3 s'impose de loin comme l'épisode le plus à même de séduire les joueurs, et ce, malgré l'abandon de l'ambiance extraordinaire des deux premiers épisodes.
Petite différence avec la version originale, l'écran d'options perd son menu How to Play. Cela étant, les deux autres Sengoku sont également privés de la séquence d'explication des commandes.

Options :

Pas très étendues, les options se résument au choix de la langue - dont le français - pour les menus uniquement et au réglage du son. Ce sera l'occasion de réécouter les musiques enchanteresses des trois épisodes, directement issues de la Neo·Geo. Aucune réorchestration n'est proposée, cela étant sans doute dû au fait que les deux versions Neo·Geo CD ont une bande-son identique à leurs homologues en cartouche.

Extras :

La rubrique Extras consiste en quelques images à visionner. Rien de bien nouveau et c'est bien maigre pour qui sait parcourir la toile pour rechercher des illustrations. Cela reste sympathique... et bien léger.

Plus intéressant, il est possible de reconfigurer la manette par le menu de pause du jeu. Les commandes de chaque jeu sont donc paramétrables à sa guise à n'importe quel moment de la partie.

Toujours dans le menu de pause, il est possible de sauvegarder une partie. C'est encore plus précis que l'antique Memory Card de la Neo·Geo mais cela ne facilite aucunement la progression. Pour comprendre, il faut savoir que sur Neo·Geo, la carte-mémoire enregistre seulement le niveau en cours. On recommence au début du niveau, avec le plein de vies et de crédits. Ici, c'est une "photographie" de la progression qui est sauvegardée (un savestate, quoi). On reprend donc la partie dans les mêmes conditions, sans gagner le moindre point de vie. Les jeux deviennent donc aussi difficiles que les originaux (sans carte-mémoire), la sauvegarde permettant seulement des interruptions à tout moment. Cela ne dérangera pas les vieux joueurs, élevés aux parties "à la dure". Mais pour les autres, il faudra s'attendre à souffrir pour progresser. Cela dit, le premier Sengoku est très généreux en crédits et le troisième permet d'abaisser considérablement la difficulté tout en allouant jusqu'à 9 vies par crédit. En définitive, seul Sengoku 2 demandera plus de rigueur.

En ce qui concerne les temps d'accès au DVD, c'est assez contenu et une fois un jeu lancé, on est tranquille.

Ces jeux sont bien sûr émulés et non adaptés, cette compilation embarquant manifestement un BIOS AES, aux séquences How to Play près. Les trois titres sont donc fidèles à leurs modèles, sans aucun bonus, du genre un Stage Select ou même un choix de la difficulté pour le premier Sengoku. Un peu plus gênant pour les connaisseurs, les distorsions de Sengoku 2 ont purement et simplement disparu, alors qu'elles sont présentes sur PC. Cela doit venir de l'émulateur employé. Par exemple, Nebula simule parfaitement ces effets alors que Kawaks en est incapable. La PlayStation 2 doit avoir droit à un émulateur de ce type, malheureusement.

 
Bilan
 
 

Commercialisée à prix contenu, cette compilation est globalement digne de la saga qu'elle propose de faire découvrir. Les deux premiers opus seront destinés en priorité aux joueurs du début des années 90 alors que le troisième, nettement plus moderne dans son approche, plaira à davantage de monde. Cela manque de bonus (quelques images, c'est tout) mais il convient de saluer l'effort fourni par DHM Interactive, Ignition Entertainment ayant tellement traîné les pieds à localiser les dernières adaptations de la PlayStation 2 américaine que cela en est honteux. Malheureusement pour DHM Interactive, la bonne volonté ne suffit pas et l'entreprise fermera ses portes un peu plus tard.
Pour en revenir à Sengoku Anthology, c'est une compilation très fidèle (mais pas parfaite) qui permettra de se plonger dans les deux premiers Sengoku avec nostalgie et de découvrir le troisième, peu connu.

- Mode 60 Hz
- Enfin Sengoku 3 à un prix abordable
- Menus en français

- Effets visuels de Sengoku 2 passés à la trappe (PlayStation 2 uniquement)
- Bien peu de bonus

Tarma

 
     

   




 

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