En
cette année 1996, on peut dire que la guerre fait rage
dans le domaine de la course auto arcade. Les ténors sont
Sega et Namco et s'affrontent à coups de Daytona USA,
Ridge Racer, Sega Rally ou encore Rave Racer. Ces
titres sont réalisés en 3D polygonale, rendant
subitement les jeux de course en 2D bien obsolètes.
C'est donc un barroud d'honneur que nous offre la course
en 3D isométrique, avec ici le thème du rallye qui est
abordé. D'un côté, nous avons un titre signé Visco, firme connue pour son manque chronique d'originalité. Neo Drift Out fait tout de même suite à trois épisodes sortis sur arcade et Super Famicom, ce qui est plutôt un gage d'expérience. D'un autre côté c'est Data East qui officie. Grand habitué de la 2D arcade, cet éditeur n'a pas fourni grand chose dans le genre, à part Burnin' Rubber qui date de 1981. Backfire! est donc là pour combler ce manque, il tourne sur une carte d'arcade utilisée uniquement pour ce jeu et dont les caractéristiques sont assez proches de la Neo·Geo. Le processeur principal est toutefois cadencé à seulement 7 MHz contre 12 MHz du côté de chez Visco (ou plutôt SNK, donc), cela pourra avoir une incidence. On
se place sur la ligne de départ, le copilote ouvre le roadbook,
3, 2, 1, c'est parti !
Neo
Drift Out propose des environnements assez variés tout
autour du monde : Italie, Scandinavie, Afrique, Alpes, on
voyage. Les décors ne sont pas très détaillés (il est vrai
que ça va vite) mais l'ensemble reste tout à fait correct.
On pourra regretter que parfois les thèmes censés être
retranscrits sont peu crédibles, comme lorsqu'on a des
badauds en tenue traditionnelle africaine alors qu'on est
en Grande-Bretagne. Quant aux véhicules, ils
disposent des licences officielles Toyota, Mitsubishi et
Subaru et se montrent fort bien faits. Backfire!
Neo
Drift Out se révèle assez rapide : ça défile bien et pour
qu'on ne soit pas surpris par les virages, le jeu dispose
d'un effet de zoom inversé quand la voiture prend de la
vitesse. Les voitures sont également très correctement
animées avec de nombreuses positions possibles. Ajoutons à
cela quelques effets comme la poussière ou les éclaboussures
et ça donne un bon résultat. Quant aux décors, ils sont
seulement animés au niveau des départs et arrivées. Neo Drift Out
Comme
dans la plupart des jeux de rallye, un copilote est là pour
indiquer les difficultés à l'avance. Pas indispensable, mais
toujours sympathique. Du côté du moteur, cela se gâte :
c'est digne d'un mixeur asthmatique et pas du tout crédible.
Le jeu de Visco se rattrape avec ses musiques, dans le plus
pur style Visco. Les thèmes sont courts et entraînants,
c'est très arcade. Neo
Drift Out
Neo
Drift Out se montre à ce chapitre bien souple et intuitif :
le titre de Visco procure de vrais plaisirs de glisse et
autres dérapages. Cela est probablement dû à sa relative
expérience accumulée avec Drift Out, Drift Out '94 et Super
Drift Out. N'oublions pas les zooms qui servent à merveille
la jouabilité (ce ne sont pas juste des effets pour
impressionner) en permettant d'anticiper au mieux des
virages qui arrivent pourtant vite. Dans tous les cas il ne
faut pas attendre de la simulation pure ni même de l'arcade
exigeante façon Sega Rally. Ici les approximations sont
certes punies, mais pas fatales, le plaisir immédiat est
clairement mis en avant. Neo Drift Out
Six
spéciales et trois voitures du côté de chez Visco, sans
compter la spéciale Practice, ridiculement courte. Finir le
jeu demandera d'ailleurs même pas dix minutes. Et là on
touche encore plus du doigt la raison d'être de ce jeu :
proposer de l'arcade pure et décomplexée. Neo Drift Out est
un jeu qui se picore, on ne le dévore pas. Une petite partie
de temps en temps pour prendre du plaisir, découvrir des
raccourcis et améliorer ses temps, c'est parfait. Un jeu
certes court, mais où on revient plus que volontiers sur le
long terme. Égalité
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||