The King of Fighters 2000
 
 


fighting game
©
2000, SNK
688 Mbits

 

 
     

Le temps de la rivalité entre Street Fighter et Fatal Fury , puis entre Street Fighter et King of Fighters est bien révolu. Nous avons d'un côté un éditeur qui a su s'affranchir de l'arcade 2D (chose pas évidente après avoir versé dans la monoculture Street Fighter II dans la première moitié des années 90) et se donner une immense bouffée d'air fais "consolesque" avec, entre autres, ses Resident Evil. Les jeux de combat sont devenus très secondaires (le CPS-III est d'ailleurs abandonné), ce qui ne l'a pas empêché d'offrir de jolis jeux comme Capcom vs. SNK et Marvel vs. Capcom 2 sur NAOMI. Cela, sans compter le très visuel Guilty Gear X de Sammy, sorti en juillet 2000 également sur NAOMI.

D'un autre côté, il y a une compagnie à l'agonie financière, rachetée par Aruze, fabricant de pachinkos convoitant les licences de SNK. Cette très mauvaise situation ne l'a pas empêché d'éditer peu avant son rachat un magnifique Garou: Mark of the Wolves. Sort ensuite l'édition 2000 de King of Fighters, le 26 juillet 2000 sur MVS. La version pour console AES ne sort que le 21 décembre de la même année.
Même si la guerre contre Capcom a cessé, même si SNK n'est plus qu'une ombre, cela ne signifie pas nécessairement qu'il s'agit d'un KOF de pacotille.

 

Capcom vs. SNK
(2000, Capcom)
 
Guilty Gear X
(2000, Sammy)

Marvel vs. Capcom 2
(2000, Capcom)

L'histoire se passe juste après que le cartel Nests se soit fait connaître de par ses activités de clonage. K' est parvenu à échapper à l'organisation, avec l'aide de Maxima. Il connaît désormais son statut de clone de Kyô. Heidern et Ling (un autre militaire) organisent un nouveau KOF afin d'enquêter et en finir une bonne fois pour toutes avec le cartel.

L'intro est sympathique, bien qu'il ne s'agisse pas de la meilleure de la série. On y voit un K' très préoccupé passant devant ses adversaires sans même les regarder, il ne réagit légèrement que pour Kyô et Iori. Cette saga Nests est très clairement centrée autour de K'.



Une fois le bouton enclenché, on s'aperçoit que KOF 2000 se contente de moins de modes que ses prédécesseurs. Les modes Team et Single sont déclinés aux sauces solo et versus et le très utile Practice répond présent à l'appel. On pourra regretter que SNK n'ait pas inclus un petit Survivor ou un Time Attack.
Le menu Battle Configuration est strictement le même que celui de KOF '99, avec toujours la possibilité de cacher barres de santé, temps, etc.

Côté personnages, il y a quelques départs à noter. On pourra dire au revoir à l'insatiable Xiangfei ainsi qu'au boss de l'épisode précédent, Krizalid.

En contrepartie, pas moins de 6 combattants viennent grossir les rangs, ce qui nous met le nombre total de castagneurs et castagneuses à 35.

Ramon :
Expert en lucha libre, Ramon a été recruté par Vanessa pour faire équipe avec elle.
Vanessa :
Apparue dans KOF '99 Evolution, Vanessa fait ici partie du scénario. Elle pratique la boxe et agit pour le compte de Ling.
Seth :
Issu également de KOF '99 Evolution, Seth est, comme Vanessa, un agent secret aux ordres de Ling.
Lin :
Ninja Hizoku, Lin est un assassin à la recherche de Ron, ce dernier ayant trahi son clan et fait alliance avec Nests.
Hinako Shijô :
Adepte du sumo (!), Hinako fait équipe avec Mai, Yuri et Kasumi.
Kula Diamond :
Créée par Nests en tant qu'Anti-K', Kula. est surveillée par Candy, un robot, ainsi que par Foxy et Diana, deux agents de Nests.

De plus le jeu permet de choisir des "another strikers". Il s'agit de personnages uniquement disponibles en tant que strikers. Il y en a plus de 40. C'est l'occasion de revoir Geese, Goenitz, Yashiro ou encore l'improbable G-Mantle.

Duck King
Kim Dong Hwan
Eiji Kisaragi

Les combats auront lieu dans sept différentes arènes dont deux sont situées à Southtown. Même si cela reste très peu, il y a toujours un stage de plus par rapport à KOF '99.

Aquarium
Korea
Garbage Dump
Scrap Dump
Desert
Factory
Temple

The King of Fighters 2000 reprend dans les grandes lignes la jouabilité de son aîné. Les 4 boutons sont utilisés de la même façon.

Quant aux combinaisons , et , il y a quelques petits changements.
L'esquive glissée (et bizarre) , pas très pratique à gérer, fait place à l'inoxydable roulade apparue avec KOF '96.
Appuyer sur permet toujours d'appeler un striker, à ceci près que, cette fois, on peut le faire tout en frappant l'adversaire. Cela autorise des enchaînements complètement ravageurs. On notera que la provocation (bouton ) permet de transformer une Power Gauge stockée en point d'appel de striker.
Enfin déclenche toujours un coup puissant faisant tomber l'opposant.

La gestion de la Power Gauge a quelque peu changé. Si elle se remplit toujours au fur et à mesure des coups portés et des Special Moves effectuées, il en va autrement de la gestion des Super Special Moves (ou Desperation Moves) et Max Super Special Moves (ou Super Desperation Moves). Cette fois, plus question de barre de santé en rouge. La seule façon de faire des DM est de dépenser les Power Gauges précieusement stockées. Pour une SDM (dont la manipulation diffère des DM), cela emploiera les trois d'un coup.

Crack Shot
+ ou
Power Geyser
+ ou
Triple Geyser
+

Les modes Counter et Armor découverts dans KOF '99 sont reconduits. Ils sont toujours activables quand on a stocké 3 Power Gauges.
Le mode Counter autorise les Desperation Moves à volonté et, petite nouveauté, de faire un Super Cancel. Comme son nom l'indique en partie, il s'agit de commencer un enchaînement puis d'interrompre si possible un coup avancé par un autre et repartir vers d'autres horizons de souffrance pour la pauvre victime.
Le mode Armor reste ultra défensif et permet, comme avant, de contre-attaquer même si l'adversaire et au beau milieu d'un enchaînement élaboré.

Suite logique de KOF '99 et donc moins innovant que ce dernier, KOF 2000 dispose-t-il d'une réalisation travaillée, malgré la fragilité de SNK ?



Cet épisode dispose de graphismes jolis et détaillés, c'est vraiment réussi. L'ensemble est tout de même un peu moins coloré que KOF '99 (qui reste une référence en qualité pure), mais il y a sept stages et non plus six. Cela reste assez peu et même si ce n'est pas tape à l'œil, l'ensemble est très solide. Petit effet sympathique, quand on fait un Max Super Special Move : les couleurs du décor s'inversent. On regrettera tout de même que ce soit un peu inégal, certains stages marquant le pas. Les personnages sont identiques à KOF '99 sauf Athena, comme d'habitude. Globalement, ce n'est pas le plus joli des KOF, mais la qualité est là.


L'animation a été retouchée sur certains points : certaines animations sont nouvelles, d'autres sont connues mais améliorées et/ou prolongées. L'ensemble bouge très bien, de manière fluide, SNK a accompli du bon travail.


Concernant les bruitages et les voix, la bande sonore est presque identique à celle de KOF '99 : percutante, très bien échantillonnée, elle transpire la qualité.
Quant aux musiques, elles sont nouvelles et très réussies, parmi les plus mémorable de la saga. Elles restent longtemps dans la tête et contribuent beaucoup à mettre l'ambiance, SNK s'étant à la fois renouvelé et surpassé.


La possibilité d'appeler son striker même quand on est en mouvement ou quand on est en train de frapper ainsi que le Super Cancel rendent ce jeu absolument étourdissant au niveau des possibilités d'enchaînements. C'est là que se découvre un des rares défauts de ce jeu. Contre un "gros" joueur qui sait user et abuser des strikers et du Super Cancel (qui a pensé à la paire Clark/Joe ?) c'est bien vite énervant. Les joueurs de niveau modeste apprécieront au mieux ce foisonnement de coups. La gestion de la Power Gauge coupe définitivement les reliquats de cordon ombilical qui reliaient encore KOF à Fatal Fury.


Avec 35 personnages et un nombre incroyable de strikers, ce KOF dispose d'une durée de vie très solide. En versus et si on n'est pas rebuté par ces strikers surpuissants, les soirées seront très prenantes. Seul, l'histoire est moins mauvaise que celle de KOF '99 et le boss de fin ne posera pas (pour une fois) de souci particulier.



 
Bilan
 
 

The King of Fighters 2000 rectifie pas mal d'aspects qui n'étaient pas au point dans le millésime '99. Il apporte quelques nouveautés, il a de très grandes qualités, pas de gros défauts pour des joueurs amateurs... Encore un très bon jeu !



C'est le dernier jeu édité par SNK sur Neo·Geo avant qu'Aruze ne démentèle ses licences en les revendant à droite et à gauche. Pour qui aime le principe des strikers, l'opus 2001 reste tout de même plus équilibré (la réalisation de ce dernier est une autre histoire). Enfin, les prix ont bien baissé par rapport aux mois de folie qui suivirent sa sortie : c'est un jeu à posséder.

Tarma

 
     

   




 

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