Metal Slug 3
 
 


run and gun
©2000, SNK
708 Mbits

 

 
     

Quand on évoque la Neo·Geo, on pense bien entendu aux jeux de combat, tant ce genre a été - plus ou moins - brillamment mis à l'honneur sur cette machine à de très nombreuses reprises. Mais ce n'est pas que cela. Ce système a infanté ce qui se fait de mieux en run and gun, une série sublimissime dérivée de Gunforce, un concentré d'action et d'humour. Vous l'aurez deviné, il est bien entendu question de Metal Slug.
Le premier épisode est dans la parfaite lignée de Gunforce II. De l'action, de l'ambiance martiale, de l'humour, les bases sont posées. Le deuxième frappe encore plus fort, plus fort au point de montrer les limites du système avec de gros ralentissements. Le troisième, appelé Metal Slug X, gomme les soucis du deuxième et regorgeait d'armes.
SNK nous sort enfin le 23 mai 2000 sur Neo·Geo MVS un opus véritablement nouveau : voici donc Metal Slug 3, premier jeu à franchir la barre des 700 Mbits, un chiffre bien au-delà de ce qu'on aurait pu imaginer au lancement de la machine en 1990. Il arrive ensuite le 1er juin 2000 sur console AES uniquement en version japonaise puis est réédité en versions japonaise et américaine le 17 septembre 2001.



Metal Slug
(1996, Nazca)

Metal Slug 2
(1998, SNK)

Metal Slug X
(1999, SNK)

Mais trêve de considérations techniques, voyons que cette très lourde cartouche a dans le ventre. Après l'écran classique de boot, on arrive directement à l'écran-titre. Point d'intro ou d'animation, juste un écran tout simple alternant avec une petite démonstration ! D'accord, Metal Slug 3, c'est plus de 700 Mbits de jeu pur, sans fioritures.


Contrairement à Metal Slug X qui s'appuie sur l'épisode 2 tout en perdant son côté scénarisé, Metal Slug 3 possède sa petite histoire.
Lors de la seconde tentative de coup d'état par le général Morden, fut rapportée la présence d'extraterrestres qui aurait aidé l'Armée rebelle. Le gouvernement a décidé d'étouffer toute l'opération mais deux ans plus tard, il est rattrapé par les évènements. On rapporte de nombreux enlèvements de personnalités ainsi que l'apparition de crustacés géants. Morden n'est plus la seule menace, quelle que soit la volonté de censure du gouvernement.

Les modes de l'écran d'accueil sont réduits au strict minimum : Game Start (le jeu proprement dit), How to Play et Options (suffisamment complètes). Quant à l'écran de sélection des personnages, c'est le même que dans les Metal Slug 2 et X. On y retrouve par conséquent Marco, Eri, Tarma et Fio.

Metal Slug, c'est bien entendu la possibilité de prendre divers véhicules à la puissance de feu toujours impressionnante ! Cet épisode 3 ne déroge surtout pas à la règle et propose des véhicules très nombreux : char d'assaut, crabe mécanique, combinaison robotisée, dromadaire, avion, autruche, hélicoptère, éléphant, etc. C'est de la folie ! Demi-nouveauté, le célèbre Metal Slug et le Slugnoid sont déclinés dans des versions pouvant sauter bien plus haut.

Metal Slug
Slugnoid
Slug Armor
Camel Slug
Slug Flyer
Ostrich Slug

Slug Copter
Elephant Slug
Slug Mariner
Drill Slug
Astro Slug

Côté armement, cela va de la mitrailleuse lourde en passant par le lance-missiles à tête chercheuse, sans oublier le laser et tant d'autres. On retrouve tout l'arsenal de Metal Slug X, auquel s'ajoutent le Thunder Cloud et le Mobile Satellite. Le premier est un nuage qui s'acharne sur les ennemis et le second est un petit satellite qui envoie des éclairs particulièrement efficaces.
La seule arme qui n'est pas reprise de Metal Slug X est la Stone. Dans Metal Slug 3, on se contentera des classiques grenades ou des cocktails Molotov.


Heavy Machine Gun

Rocket Launcher

Flame Shot

Shot Gun

Laser Gun


Heavy Machine Gun
Deluxe

Super
Rocket Launcher

Inferno
Flame Shot

Nightmare
Shot Gun

X-Ray
Laser Gun


Enemy Chaser

Drop Shot

Iron Lizard

Super Grenade


Thunder Cloud

Mobile Satellite

Comme avant, on peut se retrouver transformé en momie ou grossir, mais cette fois il faudra également faire attention à ne pas se faire "zombifier". Que du bonheur, en définitive !
Détail intéressant, outre leur souffle vomitif très puissant remplaçant les grenades, les zombies ont la particularité d'être insensibles aux tirs des soldats de l'Armée rebelle. On peut donc se laisser délibérément toucher par un zombie par pure tactique.

Dans Metal Slug 2 et Metal Slug X, un des prisonniers venait aider à coups de boules d'énergie. Eh bien on le retrouve ici, sans compter l'arrivée d'un singe adepte de la mitraillette.

Et c'est parti pour cinq (très longues) missions ! Tout commence par une plage où des fusées extraterrestres se sont écrasées et qui est désormais occupée par des crabes de l'espace très agressifs. L'invasion a commencé, un nettoyage s'impose ! Au travers de quelques images, voici à quoi ressemblent les trois premiers niveaux.

Eh oui, si vous avez bien lu. Metal Slug 3, contrairement à ses prédécesseurs, dispose d'une mission en moins. Pour compenser cela, la dernière mission est très longue et surtout il y a plusieurs chemins pour finir un niveau (sauf pour la mission 5, justement).
Pour comprendre, prenons exemple avec la mission 1. On progresse sur la plage en cassant du crabe géant puis vient un moment où deux choix s'offrent. Soit on passe par en haut vers la jungle, soit on descend vers un petit sous-marin.

Allons vers la jungle. Après un combat contre des libellules géantes, nous avons un nouveau choix : continuer à monter ou sauter sur un bateau.

Ce bateau nous mène à travers la jungle puis on finit par pouvoir embarquer dans le Metal Slug juste avant le boss de fin de niveau.

Si on choisit de ne pas prendre ce bateau et de monter, on se retrouve dans la cale d'un grand navire à combattre de gigantesques crabes puis on arrive au même embarcadère, sauf que le véhicule proposé n'est pas le même.

Enfin, revenons au tout premier choix et prenons ce sous-marin de poche. Il nous emmène dans les profondeurs où bien des dangers nous menacent : murènes d'un taille absolument démesurée (chacune a son prénom, n'est-ce pas adorable...), des crabes géants, des éruptions sous-marines, des méduses, des sous-marins... Quand on remonte, on arrive au boss de niveau.

En parlant de boss, même si ceux-ci sont un peu moins impressionnants et imposants que dans Metal Slug 2 et X, ils assurent le spectacle !

SNK nous offre ici un opus qui reprend avec gourmandise la quasi-intégralité du contenu déjà très fourni de Metal Slug X, tout en se payant le luxe d'apporter une foule de nouveautés. Les 708 Mbits ne sont pas usurpés, la quantité étant indéniablement au rendez-vous. Et qu'en est-il de la qualité ?



Au niveau des graphismes, et malgré la foule d'environnements proposés, les programmeurs ont fait l'exploit de faire aussi bien que Metal Slug 2 et X. C'est un véritable travail d'artiste. Toujours aussi coloré et détaillé, mais encore plus varié : désert, jungle, grotte, fond marin, pyramide et même l'espace ! On retrouve presque tous les éléments des épisodes précédents et ils ont été intégrés le mieux possible dans un environnement nouveau et de grande qualité.


Le jeu souffre de quelques ralentissements mais on est très loin de Metal Slug 2, ouf ! Rien de grave, donc. Les petits détails sont très nombreux, toujours aussi humoristiques, SNK a effectué là du très bon travail. On remarquera par exemple la qualité de l'animation quand le personnage se fait toucher par un zombie. Il se relève péniblement avec un réalisme (si on peut dire) absolument saisissant.


Le son est similaire à Metal Slug X en ce qui concerne les bruitages, mais en plus complet. Pour les musiques, c'est vraiment très bon, mais sans réelle surprise. On reconnaîtra de nombreux thèmes empruntés aux épisodes précédents, on appréciera également de tout nouveaux, dans la parfaite lignée des épisodes précédents. Qualité, quantité, mais pas spécialement d'originalité, si on veut absolument émettre une critique négative.


Au bout de quatre épisodes, la mécanique de la série est bien huilée. Tout est bien pensé et à part la combinaison pour sacrifier son véhicule qui reste un peu délicate, tout est au poil. Un détail très jouissif : appuyer sur le bouton quand on est un zombie : on crache une énorme gerbe de vomi rouge qui balaye la quasi-totalité de l'écran.


Ce jeu, malgré ses cinq missions, a une durée de vie qui surpasse ses prédécesseurs. Plus long, plus difficile (enfin, selon les chemins empruntés), avec de nombreux embranchements de parcours. Tout est fait pour qu'on y revienne, même quand on sait le finir. Parlons un peu de la mission 5. Elle est très longue, au moins une vingtaine de minutes au niveau Normal, soit une durée proche de celle du premier Metal Slug en entier. C'est par ailleurs l'occasion d'essayer (ou réessayer) toutes les armes et tous les véhicules de la série. Bref, comment dire, c'est un moment tellement intense qu'il peut être perçu comme excessif (c'est en partie pour cela que certains lui préfèreront Metal Slug X) ; quelque chose qu'on ne retrouvera pas ailleurs.



 
Bilan
 
 

Metal Slug 3 fait encore plus fort que ses illustres aînés, ces derniers ne déméritant pas pour autant. Sa performance n'en est que meilleure, au fond. Voilà un jeu très réussi, travaillé dans ses moindres détails, doté d'un humour omniprésent, c'est du pur bonheur. Enfin... pour peu qu'on accepte la tournure de surenchère prise par cette série. Cela se faisait déjà ressentir avec Metal Slug 2 et encore plus Metal Slug X, on est désormais bien loin du run and gun léger et digeste que constituait le premier opus. Certaines phases sont interminables (et il n'y pas que la mission 5, affreusement longue) et certains seront à coup sûr rebutés par ce rythme parfois hâché.
Il n'empêche qu'on ne peut que saluer l'excellence de ce Metal Slug 3, un titre à la générosité indiscutable.


Metal Slug 3 reste globalement le meilleur Metal Slug sur Neo·Geo, malgré les sorties des épisodes 4 et 5. Le préféré ? Pas sûr. Comme évoqué précédemment, certains lui préfèreront Metal Slug X, plus linéaire, très difficile également, mais moins épuisant. Ou le premier Metal Slug, à la difficulté moins insurmontable.
Financièrement, cet épisode 3 est tout à fait abordable en MVS alors qu'en AES, il reste assez cher, sans toutefois attendre les sommets du premier opus. Voilà dans tous les cas un é
pisode incontournable à posséder absolument. Ce n'est pourtant pas celui avec lequel il serait conseillé de commencer la série. En effet, on n'en profite que davantage si on connait bien les épisodes précédents.

Tarma

 
     

   




 

SITES FILS