En 1994 Capcom a fini d'épuiser son filon avec un Super Street Fighter II Turbo tellement génial, tellement enthousiasmant, tellement technique, mais tellement réchauffé. C'est donc l'occasion de repartir sur de nouvelles bases avec Darkstalkers (Vampire au Japon) en juillet puis X-Men: Children of the Atom en décembre. Ce n'est probablement pas aussi abouti que la légende Street Fighter II, mais quelle bouffée d'air frais ! Capcom revient cependant en juin 1995 à sa série-fétiche avec non pas une sixième déclinaison de son hit, mais bien un tout nouvel épisode qui repart complètement de zéro. Nommé justement Street Fighter Zero (ou Street Fighter Alpha en Occident), il fait table rase du passé sans toutefois le renier. Côté scénario, il se situe entre Street Fighter et Street Fighter II. De son côté, SNK a créé l'évènement avec un The King of Fighters '94 des plus impressionnants. Cela enlève un peu de pression sur cet épisode de Fatal Fury et là aussi, SNK ne s'est absolument pas basé sur Fatal Fury Special. Tout nouveau, tout beau, Fatal Fury 3 arrive en mars 1995 avec dans son escarcelle un bon paquet de changements, le tout accompagné d'un habillage totalement repensé. Bien plus léger que son rival avec à peine 118 Mbits contre 266, Street Fighter Alpha a désormais tout à prouver, contrairement à ses illustres aînés. Même s'il est gonflé aux anabolisants, c'est également le cas pour Fatal Fury 3, la série partant sur de nouvelles bases... et prenant donc inévitablement des risques. Les deux meilleurs ennemis du jeu vidéo arcade se retrouvent une nouvelle fois pour un comparatif qui s'annonce des plus serrés.
Fatal
Fury 3 retrouve les sentiers foulés par son aîné de 1991
avec une visite de la mythique ville de Southtown. Ce sera
l'occasion de retrouver d'anciens lieux et d'en parcourir de
nouveaux. Et cette fois, le visuel est absolument admirable.
Les 12 décors sont vastes (environ trois écrans de large),
colorés, remplis de détails, tout flatte l'œil. Le jeu signé
SNK reprend le principe de la nuit qui tombe au fil de
rounds. Et ce n'est pas juste le ciel qui est recolorié,
mais tout le décor qui est chamboulé. Quant aux personnages,
ils sont entièrement redessinés par rapport à Fatal Fury
Special pour un trait plus net, plus "dessin animé". Fatal Fury 3
De
très nets progrès en matière d'animation sont accomplis par
rapport à Fatal Fury Special ou même KOF '94 pour le jeu de
SNK. Les mouvements sont plus souples, plus nombreux et
mieux décomposés. La vitesse est peut-être un poil trop
lente mais l'ensemble respire la qualité. Les décors
fourmillent d'animations et autres clins d'œil comme par
exemple la tortue qui se cache sous sa carapace quand le sol
tremble au National Park ou Jûbei Yamada nageant dans
l'aquarium géant de l'East Side Park. On en redemande. Fatal Fury 3
Un
large panel de mélodies très agréables à écouter sont au
programme de ce quatrième opus de la saga Fatal Fury. Elles
collent parfaitement aux décors avec un volume bien accordé
à celui des bruitages. Ces derniers sont tout nouveaux et
très variés, bien que moins percutants que ceux de l'épisode
Special. Les voix, toutes refaites, sont réussies. Égalité
Fatal
Fury 3 est très tactique avec de nombreuses esquives et
autres mouvements d'évasion... hélas pas évidents à
maîtriser, même avec de la pratique. Les enchaînements sont
efficaces et les Desperation Moves sont toujours de
la partie, accompagnés cette fois de Hidden Desperation
Moves, hélas quasi impossibles à sortir. N'oublions
pas le dash, le backdash, la garde aérienne
ainsi que les différentes hauteurs de saut. C'est bien
complet, on sent qu'un effort d'innovation a été fait par
rapport à Fatal Fury Special. Hélas, l'ensemble peu abouti
sur certains aspects risque de rebuter un peu les joueurs
adeptes d'accessibilité. Street Fighter Alpha
Un
total de 10 personnages de base figure à l'écran de
sélection de Fatal Fury 3, auquel on peut ajouter 3 boss
(Ryuji Yamazaki, Jin Chonshu et Jin Chonrei) grâce à un
code. Cela fait un total moins modeste, mais loin d'être
ébouriffant. Les duels sont mieux équilibrés qu'un jeu
contre la machine où cette dernière maîtrise sans aucun
souci les changements de plan, justement si difficiles à
faire de façon intuitive. Égalité
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