Pour son onzième
titre, le système Neo·Geo accueille un jeu très original.
Il s'agit d'un jeu d'action (jusque là, rien d'extraordinaire)
représenté du point de vue du personnage. Cela change
indiscutablement des jeux où le personnage est de taille plus
ou moins modeste et vu en entier à l'écran. Voici donc
The Super Spy, qui est bien un jeu d'action, contrairement à
ce que le titre pourrait laisser penser.
La petite intro est sommairement
animée (il y a surtout des images fixes) et nous présente
le super espion en question en train de courir et de se saisir de
quelques armes. Il y a également un écran-titre accompagné
d'une voix-off, et c'est tout.
Une bombe a explosé
dans le métro de la ville, elle a fait des centaines de morts.
Un seul groupe terroriste a pu fomenter un tel acte de barbarie :
le groupe Zolge King. Pour couronner le tout ils ont pris en otage
un immeuble entier, celui des automobiles Tadoya (un mix entre Toyota
et Honda ?). La CIA a localisé l'usine qu'ils utilisent pour
fabriquer leurs explosifs.
Vous êtes Roy Heart,
justement un membre de la CIA (quelle coincidence). Expert en karaté
et en maniement d'armes blanches ou à feu, vous avez deux missions
à accomplir : détruire l'usine de Zolge King et assassiner
les huit chefs du groupe terroriste, qui se trouvent dans l'immeuble
Tadoya.

The Super Spy ne propose
absolument aucune option, même pas un petit réglage de
du niveau de difficulté. On arrive donc directement à
la séquence d'explication des commandes de base.

sert à donner des coups de poings,
permet de donner des coups de pied (ou de genou, selon la distance
de l'opposant) et la combinaison 
est une brève parade qui ne peut être maintenue. Elle
nécessite donc un bon timing par rapport aux attaques des ennemis.
Il est à noter que chaque terroriste vaincu apporte une ration
de points d'expérience. Plus l'expérience est élevée
(il y a 3 niveaux), plus on cogne fort.
Fort heureusement, vous
ne disposez pas que de vos poings et vos pieds pour accomplir votre
mission. Remarquez, vous pouvez toujours vous limiter à cela,
si vous vous sentez d'attaque ! Bref, revenons aux armes (on les sélectionne
avec le bouton
).
Nous avons un couteau pour commencer. Bien pratique, assez rapide,
sa lame rougit au fur et à mesure qu'on l'utilise. Plus elle
est rouge, moins le couteau est efficace. Pour ceux qui n'aiment pas
le combat rapproché, il y a également le pistolet :
une fois vide, il reste possible de donner des coups de crosse avec
le bouton
.
Enfin l'automatique de type Uzi permet d'envoyer de bonnes rafales
de pruneaux sur les terroristes. Cette arme n'est pas disponible de
base, on la trouve dans le jeu.
Ce jeu propose d'arpenter
des couloirs. Il y a deux types de déplacement :
- le plus courant est qu'on parcourt le couloir comme en faisant des
pas chassés, le décor effectuant un scrolling de gauche
à droite ou l'inverse.
- l'autre est quand on avance dans un couloir, les murs de chaque
côté étant progressivement zoomés pour
donner une illusion tridimensionnelle.
Outre ses longs couloirs,
The Super Spy vous offira également la possibilité de
visiter des salles (en appuyant sur
quand on est en face d'un porte avec la mention "IN"). Vous
y trouverez la plupart du temps des otages qui vont donneront renseignements,
armes et médicaments. Vous risquerez aussi de trouver des terroristes,
à vous de réagir promptement ! Enfin vous y lirez des
plans du jeu. C'est pratique pour se répérer, mais attention
à bien les mémoriser ! En effet, une fois lus, on ne
peut plus y revenir. Un conseil, mettez le jeu en pause pour lire
un plan tranquillement.
Comme vous l'aurez probablement
deviné en lisant le petit scénario du jeu (si vous l'avez
lu), The Super Spy possède deux lieux à explorer (et
surtout à nettoyer), un pour chaque mission.
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Area 1 - Terrorist's
factory
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Area 2 - Tadoya
Motors
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Voilà donc un jeu
apportant une bonne dose d'action, le tout mêlé à
une réalisation originale... mais est-elle de qualité
?

Les couleurs sont trop ternes
: elles tirent beaucoup vers les marron et gris. L'environnement visuel
est assez peu varié du fait qu'il n'y a que deux lieux. On
notera des détails appréciables comme les impacts dans
les décors quand on tire ou quand on envoie violemment un terroriste
contre un mur. Si les personnages sont détaillés et
assez expressifs, ils sont toutefois trop peu variés.

Vous aimez les zooms ? Eh
bien, vous allez être servis. Vous n'aimez pas ? Bah, tant pis
pour vous. Plus sérieusement, The Super Spy regorge de zooms.
D'abord au niveau des ennemis, qui semblent approcher, et même
leurs membres (non, ce n'est pas sale, je parle des poings et des
pieds) qui semblent toucher le visage du héros. Les zooms s'appliquent
également aux décors pour leur donner un rendu en pseudo-relief
(pas vraiment au point), nous l'avons vu. L'animation des personnages
n'est pas exceptionnelle en elle-même, par ailleurs.

Que c'est peu varié
! Certes, la qualité est correcte. En revanche, à l'instar
du visuel, c'est extrêmement répétitif. On a toujours
l'impression d'entendre les mêmes musiques... ce qui est effectivement
le cas. On peut écouter celle du premier niveau en cliquant
ici.

Déroutante
au début, on s'y fait assez rapidement même si la précision
n'est pas de mise, notamment lors des phases de tir. Puis au bout
de quelques dizaines de minutes, on a bien avancé dans le jeu
et on se rend compte qu'on passe son temps à frapper. Là
encore, le maître mot sera répétitivité.

Le jeu dispose de crédits
infinis, à vous de vous limiter. The Super Spy n'est pas très
facile, d'autant plus que l'expérience n'augmente pas très
vite, à moins de rester dans les couloirs pour tuer plus de
terroristes. Il y a quand même trois gros soucis : l'absence
de jeu à deux, le nombre très faible de missions et
l'extrême répétitivité de l'action, rapidement
lassante.
