Voici le troisième
beat them up signé SNK sur Neo·Geo. Si avec Burning Fight c'était
Capcom qui était clairement visé, SNK avait choisi avec
Sengoku une voie plus originale, le résultat n'étant
malheureusement pas forcément plus concluant. Toujours dans
cette recherche d'originalité, SNK évite soigneusement
le beat them up urbain classique et nous propose un titre à
l'ambiance futuriste : Robo Army.
Jeed, un scientifique spécialiste
de la robotique a levé en cachette une armée de robots
et il compte bien prendre ainsi le contrôle de la ville de Neo-Detroit.
Ce savant fou utilise les cerveaux humains pour les mettre dans des
carcasses de robots et en faire de braves combattants à sa
solde. Il robotise tout : humains, oiseaux, chiens, singes... Fort
heureusement, son processus d'asservissement a mal fonctionné
sur deux policiers devenus robots. Ces derniers vont se dresser contre
lui et contrecarrer ses plans.
Nos deux compères
s'appellent Maxima et Rocky. Il s'agit de robots, bien que Maxima
ait une apparence humaine. Ils vont délivrer les humains des
griffes de Jeed et affronter celui qui a modifié leur apparence.
Les options se résument
au choix du niveau de difficulté. Quant à la séquence
d'explication des commandes, elle montre que trois boutons seront
utilisés.
: coup de poing / ramasser un objet / lancer ou utiliser un objet
: saut
: pouvoir spécial / coup de pied

: frapper en arrière
Le bouton
commande un pouvoir dévastateur qui dépend des pastilles
de couleur qui se trouvent sous la barre de santé. Chaque utilisation
fait perdre une pastille et toutes les deux utilisations, le pouvoir
perd en puissance. Quand on a perdu les six pastilles, il reste le
coup de pied.

Heureusement des bonus
permettent de ne pas se retrouver trop vite à cours d'arguments.
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Ce petit
bidon de carburant n'est autre qu'une recharge de santé. |
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Ce bonus
redonne une pastille pour utiliser un super-pouvoir avec le bouton
C. |
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Ah, là
nous avons du bonus premier choix. Avec celui-là, Maxima
et Rocky se transformeront en véhicule. |
Ils deviendront alors une
sorte de tank fou qui écrasera tout sur son passage. C'est
particulièrement jouissif... mais bien trop court, comme tout
bonus d'invincibilité.

Nos deux amis sont prêts
pour parcourir les rues d'une ville assiégée par l'armée
de robots et pour contrecarrer les plans de Jeed.

Il y a six niveaux en tout,
dont deux s'enchaînent fort bien ("Main Street" puis
"Police Station"). Il est dommage que SNK n'ait pas fait
de même pour les autres transitions. Voici en images les trois
premiers stages :
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Jungle
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Highway
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Main Street
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Comme on pouvait s'y attendre,
avant de passer au niveau suivant il faut affronter un boss, c'est-à-dire
un adversaire plus résistant et en général plus
gros que les ennemis classiques. Il sont dans l'ensemble bien accordés
avec le thème du niveau. Un gorille pour la jungle, une voiture
pour l'autoroute, etc.
Robo Army explore donc
le thème cher aux Japonais de l'humain devenant machine, sans
toutefois verser dans le sombre qu'on peut connaître au travers
de certains films d'animation. En revanche ici le ton reste à
la fois léger et bourrin. Et côté réalisation,
qu'en est-il ?...

Les
décors sont situés dans la ville de Neo-Detroit, mise
à feu et à sang par l'armée des robots de Jeed.
Il s'en dégage une ambiance apocalyptique très réussie.
Côté qualité, c'est très fin et coloré.
On regrettera les barres de santé et de pouvoir qui sont sur
fond noir, un peu à la manière d'un Street of Rage.
Cela diminue le champ de vision et fait un peu "cheap".

Peu
ou pas de ralentissements et de clignotements, des effets de zoom
bienvenus, des boss souvent très imposants : l'arcade à
la maison, quoi ! Un peu de crasse sur l'écran du téléviseur
et une odeur de cendrier froid et on s'y croirait.

Les bruitages ont un timbre très métallique. Hélas
un peu trop nombreux, surtout au niveau des digitalisations vocales,
ils donnent un peu l'impression que les personnages sont muets. Cela
est en partie compensé par les commentaires futuristes, assez
nombreux et réussis. Les musiques sont entraînantes (celle
du premier niveau est disponible en cliquant ici)
et renforcent l'ambiance du jeu.

Les coups de base sont très
limités comparés à un Final Fight ou à
un Streets of Rage. La possibilité de ramasser divers objets,
dont des carcasses de voitures afin de les lancer sur les ennemis,
est fort bienvenue. Il reste la palette de coups de base pas très
évoluée ainsi que des prises au corps à corps
réduites au minimum syndical.

Il y a six niveaux, c'est
correct. Aucun tableau de sélection des personnages comme dans
Burning Fight, cela empêche le premier joueur de prendre Rocky
(et donc le deuxième de prendre Maxima, pour ceux qui suivent).
Les 4 crédits ne seront pas de trop pour finir le jeu. En effet,
même si les stages y sont assez courts, ils deviennent franchement
éprouvants vers la fin.


Un seul chargement,
aucune réorchestration, aucun bonus, Robo Army sur Neo·Geo
CD est quasi identique à son homologue sur AES.
Qu'est-ce
qui change, alors ? Eh bien d'abord les crédits qui deviennent
infinis et, plus discret, le bas de l'écran-titre. On
retrouve sinon nos deux compères cybernétiques
qui parcourent Neo-Detroit pour casser du robot.
Avec Robo Army sur
Neo·Geo CD, c'est du sans surprise : aucune perte, aucun ajout.
Il est parfaitement abordable et constitue un défouloir
très honnête, à défaut d'être
le meilleur sur ce support.
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